Année : 1987 Durée : 18'

Texte : Serge Poliakoff

Genre : Mélodie accompagnée

Effectif : Pour soprano, clarinette (+ basse), piano, percussion

Détails : Commande de l'Etat
Création le 2 Octobre 1988, Festival Musica, Bonn (Allemagne)
par l'Ensemble Accroche Note

Enregistrement Radio France Diffusion le 07/03/1989
CD MFA Salabert-Actuels SCD9001 distribution Harmonia Mundi 1990


Édition : Salabert

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Sept enluminures


Notice :

Les textes de Serge Poliakoff m'ont touchée parce qu'ils sont l'expression d'un créateur.
Parce qu'ils expriment l'accomplissement d'une vie d'artiste dans la sérénité et l'épanouissement spirituel.
J'aime ces textes parce que j'aime profondément l'œuvre de Serge Poliakoff et que j'aimerais trouver un équivalent sonore à la beauté de ses toiles, dont les couleurs et les formes, déjà, chantent...
J'aime dans ces textes l'économie des mots, correspondant à une discipline de la création artistique
qui m'est tout à fait familière.
J'aime un artiste qui parle de son art avec cette belle simplicité, sans s'encombrer de vains discours qui, trop souvent, masquent l'indigence de l'œuvre et séduisent les gens de peu de culture...
Serge Poliakoff exprime sa vraie grandeur dans ses œuvres et ses paroles sont les "dits" d'un artiste véritable.

1.Que le monde est devenu beau
Dommage que ce soit au déclin de mes ans
Qu'il me soit donné de renaître

2.Il n'y a là ni côté droit ni côté gauche, point de sommet, aucun abîme,
Tout y demeure enclos, par tout ce qui le cerne, et maintenu dans une ferme discipline.

3.Pourtant ce monde-ci, le tout immobile se meut, sensible à sa propre immobilité.

4.Garde-toi, s'il se peut de croire en moi:
je suis comme les autres périssable
Mais crois à ma chimère qui se peint,
pour y rester vivante image sur la toile.
Vois comme elle s'exprime avec sincérité et comme elle est sensible et quel souffle l'inspire!
Mais tu seras comme Thomas pour qui le tout n'était de rien
Et mes couleurs inspiratrices éteintes désormais,
Tout sera moins qu'une ombre, et morte,
comme en vanité des vanités.

5.J'écris pour la seule raison que mon âme est comblée de tous ces sentiments profonds et riches, par qui j'entends chercher à me complaire.
Et peut-être qu'un jour, si quelque voyageur après moi refaisant le chemin difficile,
s'assied au bord de ce ruisseau,
Mes vers l'éventeront d'un souffle de fraîcheur
Qui lui sera léger puisque simple et facile.

6.Tout ce que je veux peindre est image divine,
et je dois être en elle, auprès d'elle, avec elle
Vers elle me haussant pour devenir en elle.

7.Qu'ai-je à composer des poèmes
Alors que je suis peintre
Pourquoi suis-je de loin hanté par l'invisible?
Quel besoin de parler de tout ce que j'ignore?
Ou plutôt ne serait-ce pas
Qu'il y a moins d'attrait pour moi
A redire ce que je sais?