Année : 1991 Durée : 19'

Genre : Quatre instruments

Effectif : Quatuor à cordes

Détails : Commande de ProQuartet
Création le 8 Décembre 1992 à l'Opéra Bastille (Paris) par le quatuor Rosamonde
Enregistrement Radio France
CD MFA- Radio France (Musique Française d'Aujourd'hui) MFA 216009 Reverdy L'Intranquillité distribution Harmonia Mundi 1996


Édition : Alphonse Leduc

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L'Intranquillité


Notice :

Contrairement à d'autres compositeurs, ce n'est pas la crainte d'aborder cette formation réputée difficile qui m'a fait longtemps surseoir à la composition d'une œuvre pour quatuor.

Mais jusqu'en 1991, j'avais davantage envie d'explorer le timbre des vents, des percussions, des claviers et surtout d'écrire pour les voix. J'ai donc assouvi mes appétits en composant notamment de nombreuses œuvres vocales, tant dans le domaine de la musique de chambre que dans celui de l'opéra.
Puis, tout à coup, j'ai ressenti le besoin de travailler la matière du quatuor ; de profiter de cet instrument qui peut, tour à tour, être un ou multiple ; de sculpter dans la masse, ou au contraire de ciseler des profils dessinés de façon linéaire - comme à la pointe sèche.
C'est donc principalement l'attrait d'un travail sur les timbres qui m'a amenée à composer pour le quatuor à cordes.

La forme de l'œuvre a été déterminée par ce désir d'exploration des matières sonores évolutives.
Ainsi l'œuvre naît dans un monde étrange et embryonnaire, aux contours peu déterminés, puis, par des transformations infinitésimales, la texture va peu à peu évoluer en une perpétuelle variation, s'orientant progressivement vers une présence sonore et musicale plus prégnante.

Cette texture évolutive servira de fil conducteur tout au long du quatuor - sans s'interdire certains retours.
En outre, cette "trajectoire dramatique" connaîtra plusieurs points de rupture, dus en particulier à des moments plus solistiques, donc plus lyriques.

Nous traversons alors des paysages sonores dont la matière musicale se fait successivement verticale, pointilliste, linéaire, contrastée, transparente - scintillements et diffractions - pour aboutir enfin à un délire dont la nature violente s'oppose diamétralement à la masse balbutiante du début de l'œuvre.

Le titre l'Intranquillité est un hommage que je rends à Fernando Pessoa dont la pensée et l'écriture ont trouvé dans mon esprit et dans ma vie, au moment même où je composais ce quatuor, d'étranges et merveilleuses résonnances...