Passacaglia Galante
:
Hommage à Jean-Sébastien Bach et Arnold Schönberg
L'étrangeté était à l'œuvre dans la conception de cette pièce composée pour des instruments baroques - que je n'ai pas beaucoup pratiqués durant ma carrière de compositrice - et pendant la très sidérante expérience d'un confinement mondial que nous a imposé un bizarre et dangereux virus...
Perplexe, sur le choix d'un itinéraire musical concernant cette œuvre à venir, j'ai fait appel à deux de mes amours les plus durables: J.SBach dont - mauvaise pianiste - je prends néanmoins un immense plaisir à jouer les Préludes et Fugues du Clavier bien tempéré, et Arnold Schönberg dont j'admire l'œuvre prolixe et son écriture contrapuntique. On sait qu'à côté des chefs d'œuvres qu'il a produits, il écrivait des canons sur tous les coins de table dès qu'il disposait de quelques minutes de liberté.
Ces deux-là m'ont suggéré l'idée de choisir la forme de la passacaille.
La viole de gambe ouvre la pièce en donnant le thème de la basse obstinée.
Ensuite, 19 variations se succèdent (interrompues à quatre reprises par un brusque et bref épisode de style flamenco): lignes en arabesques, thème disséminé dans l'espace, écriture verticale - 14 accords constituent le "réservoir harmonique" de l'œuvre - staccato, pesante ou leggero, canons, glissandi, écriture en miroir, fugue, etc...